Avant de revenir , nous sommes passés par le site de V1 voir les nouveautés . J avais déja fait un reportage sur ce sujet , mais je fais un petit rappel :
- Le site de lancement de fusées V1 d’Ardouval, dans la foret d’Eawy, couvre 3 hectares. Les restes des bâtiments et rampes de lancement datant de la seconde guerre mondiale sont entretenues par l’association de Sauvegarde du Site de V1 du Val Ygot à Ardouval.
Des installations jamais utilisées...
Craignant un débarquement des Alliés, l'Allemagne décide à l'été 1943 de mettre en service ses armes secrètes appelées V1, capables de détruire Londres à distance.
Plusieurs centaines de requis de toutes nationalités participent à la construction des 13 bâtiments gravitant autour de la rampe et servant au montage des V1, à l'entreposage, à l'alimentation en eau et en électricité.
A Noël 1943, les travaux sont pratiquement terminés sur le site du Val Ygot à Ardouval, comme sur tous les autres sites. Cependant, grâce aux témoignages des travailleurs locaux (qui rentrent chez eux le soir) et aux espionnages du résistant Michel HOLLARD qui découvre un "engin mystérieux" et les rampes pointées sur Londres, les anglais sont prévenus. Ces derniers envoient alors des avions de reconnaissance, puis bombardent tous les sites V1. Beaucoup de travailleurs et militaires sont tués...
Hitler abandonne alors le projet et décide d'implanter un nouveau type de sites plus légers...
Une nouvelle génération de V1 dits "légers"
Ces sites étaient moins repérables par les avions car ils étaient très simples : ils ne comportaient qu'un seul bâtiment en bois (amagnétique), pas de système d'eau courante et seuls des prisonniers y travaillaient pour éviter les fuites (personne n'entrait ni ne sortait). Ils étaient situés toujours dans le même secteur que ceux de première génération. Malheureusement, cette stratégie a été bien plus efficace : avec 3 ou 4 tirs par jour depuis tous les sites V1 de France, 8564 engins ont été lancés et 3564 ont atteint Londres. Ils ont fait 6184 morts, 17981 blessés graves et 750000 maisons détruites.
Parmi ceux qui n'ont jamais atteint Londres (la majorité), certains sont tombés dans la Manche naturellement, mais plusieurs ont été arrêtés par les filins tendus par des ballons que les anglais avaient installé. Cette parade n'a pourtant pas fonctionné très longtemps car les allemands ont fixé des couteaux sur les ailes des V1. Pour riposter autrement, le havrais Jean MARIDOR, engagé dans la Royal Air Force à 18 ans, les approchait, et avec l'aile de son avion, appuyait sur l'aile de la bombe volante pour la détourner ou la faire piquer, voire même la faire revenir... Il s'est finalement sacrifié à l'âge de 24 ans en se jetant sur un V1 qui se dirigeait vers un hôpital et une école.
Parmi les civils français aussi, les accidents étaient fréquents car certains tirs rataient, les V1 retombaient à quelques centaines de mètres et quand ils n'explosaient pas aussitôt, les habitants des villages voisins s'en approchaient par curiosité, ne comprenant pas ce que c'était. "C'est là qu'on a appris que c'était des engins explosifs sans pilote. C'était l'arme secrète d'Hitler : le premier engin téléguidé, le premier réacteur et le début de l'aérospatiale", explique Raphaël RABAEY qui avait 17 ans.
Ces tirs ont duré du 13 juin au 15 août 1944, mais dans ce malheur, il y eut tout de même un évènement heureux : s'ils avaient commencé une semaine plus tôt, le Débarquement de Normandie (6 juin) n'aurait pas eu lieu puisque les V1 visaient aussi les ports anglais...
La génération suivante de fusées fût le V2, beaucoup plus perfectionné et très proche des missiles mais ils ne fonctionnèrent pas en France car elle était libérée.