La bataille de Dornot-Corny du 8 au 10 septembre 1944 fit 945 victimes américaines en 60 heures, ce qui lui valut le surnom “d’Omaha Beach Lorrain”. Elle est immortalisée par un parcours historique mis en place par la Communauté de Communes du Val de Moselle.
En descendant le village de Dornot et le long de la Moselle à Corny, chacun peut donc suivre le déroulement de ces heures tragiques, émaillé de photos d’époque, de cartes, et surtout de témoignages de héros qui vécurent cet enfer, illustré par des photos d’hier et d’aujourd’hui.
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La bataille du bois du Fer à Cheval à Corny sur Moselle est sans doute la plus douloureuse bataille qu’ont eu à subir les soldats du 11e régiment de la 5e division d’infanterie américaine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Après s’être vaillamment battue en Normandie, après avoir libéré Angers, Chartres, Fontainebleau, Reims et Verdun, la 5e division US a pour mission de libérer Metz. Le 7 septembre 1944, venant de Gorze, les GIs arrivent sur les hauteurs de Dornot avec mission de traverser la Moselle le 8 et de prendre le fort St Blaise situé face à Dornot sur la rive est.
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Ce qui semblait devoir être une opération de routine au vu du repli allemand, tourne rapidement au cauchemar.
Les voies menant à Dornot sont encombrées de troupes et de véhicules, la traversée de la Moselle s’avère difficile, le fort St Blaise est imprenable pour l’infanterie, et la contre-attaque allemande, menée par des éléments de la 17e SS Panzer Grenadier Division est redoutable. Obligés de se replier dans le bois du Fer à Cheval à Corny, les jeunes soldats américains vont héroïquement tenir 60 heures sous un déluge de fer et de feu, subissant de nombreux et terribles assauts allemands, afin de permettre qu’une autre tête de pont soit mise en place quelques kilomètres plus au sud à Arnaville. Leur mission est de tenir la position “à tout prix”. C’est un carnage.
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Le 10 septembre au soir, les ordres de repli sont finalement donnés et les quelques dizaines de survivants sont obligés de retraverser la Moselle dans des conditions dramatiques.
Peu de barques sont disponibles, l’eau est glacée, le courant très fort. Beaucoup de GIs se noient en tentant de traverser la rivière à la nage, des barques pleines de soldats et de blessés coulent, touchées par l’immense feu ennemi. C’est le chaos. Finalement, c’est une poignée d’hommes qui atteint la rive ouest.
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Le 11 septembre au matin, le 2e bataillon du 11e régiment de la 5e division US a virtuellement cessé d’exister.
Le bilan de ces 60 heures en enfer est catastrophique : sur les 1200 GIs qui ont participé à la bataille du Bois du Fer à Cheval, 945 ont été tués, blessés ou portés disparus.
Grâce à leur sacrifice, la tête de pont d’Arnaville est un succès et les Américains peuvent avancer pour libérer Metz et marcher vers le Reich.
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